Rapport d'activité

Quand la foi devient service

Loin des projecteurs, mais bien ancrée dans le réel, la diaconie dans le canton de Fribourg s’est incarnée en 2024–2025 dans une multitude d’initiatives. Portée par des bénévoles, des paroisses, des services et des associations, elle s’est traduite par une attention constante aux plus fragiles ici comme ailleurs.

À Fribourg, l’Accueil Sainte Élisabeth a célébré ses 10 ans. Il a déménagé dans de nouveaux locaux, bénis au mois de novembre lors de la Journée mondiale des pauvres. Ce lieu de rencontres et d’écoute a accueilli plus de 8200 personnes en une année. Les repas spaghettis, les services de Caritas, les ateliers, ou tout simplement un sourire… sont autant de gestes de proximité qui ont soutenu des personnes en situation de précarité. Le même esprit s’est retrouvé dans les permanences Caritas ouvertes dans plusieurs lieux du canton comme à Estavayer-le-Lac ou à Châtel-Saint-Denis. Des assistantes sociales y proposent aide et orientation.

À Estavayer-le-Lac, les Cartons du cœur ont distribué des vivres à ceux qui n’arrivaient plus à boucler les fins de mois. À Marly, la Permanence accueil a accompagné chaque semaine une trentaine de personnes de toutes nationalités dans une ambiance chaleureuse. Divers ateliers, des vêtements et des conseils en orientation y sont proposés. Dans la Broye, un Café contact œcuménique rassemble chaque mercredi matin des personnes en quête de lien.

Migrants, fragilités et inclusion

La Coordination accueil migrants (CAM) à Marly, œuvre pour l’intégration des migrants par des promenades, des tandems et des cafés-partages. Au Mouret, l’association Le Mouret-Solidaire propose des repas à domicile, des accompagnements et des visites, incarnant ainsi une solidarité de proximité.

La Résidence Saint-Martin dans l’UP Notre-Dame de La Brillaz ou la maison Pallia-Vie à Riaz montrent comment spiritualité, soins et dignité peuvent cohabiter. Ailleurs, notamment à Payerne des activités pour les aînés (lotos, pèlerinages, rencontres intergénérationnelles) ont eu lieu.

Des femmes, des familles, des combats

L’association SOS futures mamans a célébré ses 50 ans à Ependes et à Marly. L’association a rappelé son engagement pour les femmes en détresse. La fondation nigériane Oma-Ufedo (l’enfant bien-aimé) soutenue depuis Marly, apporte de l’aide aux orphelins et aux veuves. Des missions chirurgicales (via Ensemble pour Eux) ont soigné des enfants au Mali, au Burkina Faso et à Madagascar.

Un service enraciné dans la spiritualité

Au mois de novembre durant la RedWeek, plusieurs églises ont été illuminées de rouge afin de prier pour les chrétiens persécutés. À Payerne, une veillée de prière pour la paix a rassemblé catholiques, protestants et évangéliques autour d’un message de désarmement intérieur.

Une soirée interreligieuse a réuni des familles et des jeunes demandeurs d’asile pour un repas de rupture du jeûne. À Fribourg, un stamm œcuménique s’est tenu à l’Accueil Sainte Élisabeth.

Un souffle venu de l’ailleurs

À Yaoundé, des paroisses fribourgeoises ont soutenu un projet porté par des sœurs, combinant santé, formation, spiritualité et autonomie. Au Togo, l’association God is love a permis à 14 jeunes femmes d’obtenir un diplôme et de se lancer dans la vie. Une soirée organisée à Payerne a permis de soutenir le père Blaise Kongomatchi et son travail auprès des enfants victimes d’abus en République centrafricaine.

Une Église qui agit

Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul, réunies en avril à Marly, poursuivent leur mission d’aide directe. Dans la Broye, l’action de l’avent y a été dédiée à la Conférence Saint-Vincent-de-Paul de Payerne et environs.

À Fribourg, un transport humanitaire a permis d’acheminer des vivres vers l’Ukraine. Le Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS) a organisé la bénédiction des motards sourds. Il propose également des cafés mensuels pour parents d’enfants en situation de handicap. La pastorale du handicap a lancé une rubrique artistique sur « handicap et sainteté ». À Düdingen, un atelier sur les prières de deuil a rassemblé une douzaine de personnes.

Au total, ce sont plus de 1600 heures d’écoute, 1350 heures de bénévolat et des milliers de gestes posés au nom d’un seul mot : la dignité. Si tous ces engagements n’ont parfois lieu qu’à un seul endroit du canton, ils sont pourtant le signe d’un Évangile vécu qui pourrait s’incarner partout, demain.