Être signe d’espérance pour les gens qui viennent au monastère
Publié le 17 juillet 2025
Judith Schmitt est originaire d’Allemagne. Après avoir été ergothérapeute, pédagogue curative et gouvernante dans une paroisse, elle choisit de répondre à l’appel de Dieu. Postulante à la Fille-Dieu à Romont, elle témoigne de sa vocation et de son espérance.
Comment est née votre vocation à la vie religieuse?
À l’âge de 7 ans, j’ai vécu, lors du décès de ma sœur aînée, une expérience marquante. J’ai ressenti l’immense amour que Jésus avait pour moi. Depuis lors, cet amour m’accompagne au quotidien.
À 16 ans, j’ai entendu pour la première fois l’appel de Jésus. J’ai cheminé dans la prière. J’ai rencontré d’autres personnes qui s’étaient engagées à la suite de Jésus. Je me suis rendu régulièrement dans différents monastères. À plusieurs reprises dans ma vie, j’ai ressenti cet appel de Jésus à le suivre. Il était clair pour moi que je devais lui consacrer ma vie. Cependant, comme j’avais promis intérieurement à mes parents, au décès de ma sœur, d’être là pour eux, ce n’est qu’après leur mort que je me suis sentie libre de répondre à ma vocation.
Pourquoi avoir choisi d’être religieuse à la Fille-Dieu ?
La spiritualité cistercienne me touche et m’interpelle. La règle de saint Benoît met l’accent sur la recherche de Dieu dans une vie marquée par la solitude, le silence, la prière, la pauvreté et le travail.
Le fait de me retirer du monde me permet de me concentrer entièrement sur mon chemin de disciple et sur la connaissance de Dieu. La prière est un élément central de cette vie. Je constate qu’elle me façonne de manière positive.
Faire route avec Jésus dans une communauté de sœurs est un cadeau. Nous pouvons faire l’expérience de l’amour fraternel et essayer de vivre, chaque jour, une belle harmonie spirituelle.
Je n’ai jamais ressenti une telle profondeur et un tel accomplissement dans tout ce que j’ai vécu avant d’entrer au monastère. Ce mode de vie me permet de vivre mon amour pour Jésus et de faire l’expérience de son amour pour moi de manière intense.
Qu’est-ce pour vous l’espérance?
L’espérance signifie avoir confiance en Dieu. Elle est mon orientation intérieure. Je sais que Dieu m’aidera toujours, car il m’aime, car il nous aime. Lors d’une période difficile de ma vie, je me suis dit : «Jésus m’aime, il n’est pas possible que je périsse». J’ai alors expérimenté concrètement son aide.
Qu’espérez-vous?
J’espère la paix dans le monde, la paix au quotidien, la paix dans le cœur de chacun.
J’espère que le bien aura davantage de place dans le monde.
J’espère que les gens s’ouvriront à la foi et à l’amour de Jésus.
J’espère qu’il y aura des anges gardiens pour chaque personne qui en a besoin.
Dans notre monde aux multiples crises (sociétale, environnementale, ecclésiale…) percevez-vous, malgré tout, des signes d’espérance?
Oui, je vois ces signes à petite échelle, par exemple dans l’Église, les lieux où nous réfléchissons concrètement pour mettre en œuvre ce que nous pouvons améliorer. Je perçois aussi des signes d’espoir chez les jeunes qui sont à la recherche de valeurs durables. Toute gentillesse et aide entre les gens au quotidien est pour moi un signe d’espoir.
Percevez-vous des signes d’espérance au sein de votre communauté?
Oui, je vois ces signes d’espoir dans la relève du monastère. Nous sommes plusieurs nouvelles sœurs à la Fille-Dieu.
En cette année jubilaire, le pape nous invite à devenir des pèlerins d’espérance. Comment répondre à cet appel lorsque l’on est une religieuse cloîtrée?
Je ne peux pas être une pèlerine au sens propre du terme. Cependant, je peux être un signe d’espérance pour toutes les personnes qui viennent ici et qui voient qu’il y a quelqu’un qui a renoncé au monde pour suivre le Christ, quelqu’un qui prie pour leurs nombreuses intentions, pour eux et pour l’humanité.