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Publié le 15 décembre 2025
L’Assemblée de la Corporation ecclésiastique cantonale (CEC) a adopté, samedi 13 décembre 2025, le budget 2026. La CEC est confrontée à une situation financière tendue avec des enjeux complexes. D’un côté, elle continue à rechercher l'efficacité dans l'engagement des ressources et de l’autre, elle aborde une réflexion plus large sur le financement de la pastorale cantonale.
Le budget 2026 de la CEC a été établi dans le cadre fixé par la planification financière quinquennale 2025-2029 présentée en décembre 2024. Avec une contribution des paroisses de CHF 9’678’670, il présente une diminution de CHF 74’000 (-0.75%) par rapport à celui de 2025. Marc Joye, membre du Conseil exécutif et responsable des finances, a relevé que ce budget était un véritable exercice d’équilibrisme et que de nombreux efforts avaient été consentis par toutes les parties impliquées.
Comme l’a souligné le président de l’Assemblée, Bernhard Altermatt, le devoir de responsabilité pour une bonne gestion des ressources entre souvent en concurrence avec l’aspiration à la solidarité : que ça soit la solidarité entre la CEC et les paroisses, ou encore celle entre la CEC et les paroisses d’une part et l’évêché d’autre part. « Ces tensions deviennent palpables en temps de crise. Elles font naître des crispations douloureuses, mais créent aussi l’opportunité de réfléchir aux priorités à fixer et à évaluer le bien-fondé de ce qui ne fait normalement pas débat. »

Marc Joye, membre du Conseil exécutif et responsable des finances
Soucis pour les finances de la CEC et de l’évêché
La 101e Assemblée fut marquée par de longues discussions sur la contribution allouée à l’évêché. La demande initiale de l’évêché, qui s’élevait à CHF 815’000, n’a pu être satisfaite en raison des restrictions budgétaires globales. Le Conseil exécutif a proposé de maintenir le montant de 2025, soit CHF 700’000 et d’y ajouter une contribution unique de CHF 50’000 destinée à traiter les archives de l’évêché dont l’état nécessite des travaux urgents et conséquents. Par conséquent, la contribution totale allouée à l’évêché pour 2026 se monte à CHF 750’000. Les délégués de l’évêque, par la voix de Melchior Etlin, ont proposé d’augmenter cette contribution de CHF 100’000 ou alternativement de CHF 65’000, d’abord en adaptant le taux des contributions paroissiales à la CEC, puis en suggérant soit de réduire d’autres charges dans le budget, soit de puiser dans le capital propre. Par trois fois, les propositions ont été refusées par l’Assemblée, quoiqu’à une majorité qui se réduisait légèrement lors de chaque vote.
Appel à la prudence
Dans son rapport accompagnant le budget, le Conseil exécutif précise que l’environnement financier et économique s’est passablement dégradé en 2025. Les moyens financiers se réduisent partout, y compris du côté de l’État qui est contraint de réduire ses subventions, alors que les besoins dans le domaine social se font de plus en plus pressants. Des coupes budgétaires dans le domaine social et la diaconie ne sont pas souhaitables, car elles toucheraient les plus faibles, celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Bien qu’une part non négligeable du budget concerne les coûts du personnel, le Conseil exécutif estime qu’une réduction substantielle n’est pas une option à court et moyen terme. Les besoins en matière de diaconie (p.ex. dans les EMS, les écoles et les hôpitaux), mais aussi dans la pastorale spécialisée (personnes en situation de handicap) ou dans la pastorale des jeunes, des rues ou des migrants sont en augmentation. « Cela nous contraint à fournir davantage de personnel, sans ajustement suffisant de la participation de l’État ou de tiers. »
La pastorale appelée à changer de visage
Cet automne l’évêché a, à plusieurs reprises et dans divers forums, présenté les jalons de sa vision pastorale afin d’aborder le futur plus sereinement. Les changements inévitables impliqueront une révision de la répartition des tâches cultuelles et pastorales, avec une concentration sur des pôles (centres de compétence) et une plus grande coordination suprarégionale et cantonale. Il y aura des adaptations des activités au niveau territorial, avec plusieurs implications à la clef, comme l’a relevé Marc Joye : « Premièrement, le nouveau focus présenté par l’évêque va augmenter les tâches supra-paroissiales, donc également les finances de la CEC. Deuxièmement, il faudra retravailler le plan financier et adopter une approche globale de la pastorale. Il faut que la pastorale catégorielle ou transversale et la pastorale territoriale soient prises en considération ensemble et plus séparément comme c’est le cas aujourd’hui. Troisièmement, le mode de répartition des coûts entre les paroisses doit être revu. La situation financière des paroisses fribourgeoises reste, dans l’ensemble, très saine. Le problème réside dans l’énorme disparité entre les finances paroissiales. »

Les délégués de l’Assemblée étudient le budget
Davantage de sécurité dans la planification financière
L’Assemblée a approuvé le Règlement sur le frein aux contributions que versent les paroisses à la CEC. Ce règlement a pour but de concrétiser les mécanismes mis en place lors de la révision du Statut adoptée en octobre dernier. Bernhard Altermatt a résumé la visée en se référant aux explications du président de la commission spéciale, Matthieu Canevascini : « Le règlement oblige le Conseil exécutif à travailler avec une planification financière quinquennale. Cela augmente la fiabilité de la planification. En même temps, le processus permet une plus grande flexibilité que l’actuel frein aux dépenses. Il se base notamment sur une projection des chiffres tournés vers le futur, plutôt que de se référer rigidement aux chiffres du passé. »
Les délégués ont également accepté en première lecture de modifier le Règlement sur l’encouragement aux fusions de paroisses. Ils ont prolongé de cinq ans le délai butoir permettant de bénéficier de l’aide financière en cas de fusion, soit jusqu’au 31 décembre 2032. Pour mémoire : en 1998, le canton de Fribourg comptait 144 paroisses, contre 127 en 2017, 114 en 2021 et 105 actuellement.
Soutenir Caritas Fribourg
Contrainte de se serrer la ceinture, la CEC a diminué sa contribution à Caritas. Face à cette situation, le président de la paroisse de Sainte-Thérèse, Joachim Tedie, a lancé un vibrant appel à la solidarité en faveur de Caritas. Au nom des délégués de Sarine-Lac, il a incité les paroisses à faire un geste pour soutenir l’une des œuvres d’entraide majeures du canton. « Ne coupons pas la main tendue de l’Église. Caritas est une œuvre de l’Église catholique qui doit être soutenue par toute l’Église du canton. Diminuer ce soutien est une incohérence évangélique. Comment prêcher la charité si nous réduisons la charité là où elle agit ? »