Fils de Vatican II
60 ans du Concile. L’abbé Claude Ducarroz était séminariste dans les années soixante. Il a vécu la préparation et la célébration de Vatican II de l’intérieur et nous raconte cette page de l’Église.
Publié le 23 juillet 2020
Le 11 mars l'Organisation Mondiale de la Santé qualifie le COVID-19 comme une pandémie. Comment cette crise à changé notre manière de vivre et notre relation avec Dieu et les autres? Témoignage d' Aude Morisod, 60 ans, agente pastorale et coordinatrice de l'Aumônerie catholique suisse des Gens du Voyage.
Ce confinement m’a permis d’intérioriser, de revivre à mon rythme naturel, de prier. En effet en pastorale, notre outil de travail est notre propre fragilité. C’est elle qui nous permet de rencontrer l’autre en sa vulnérabilité. Alors la rencontre se vit au niveau du regard et dans la réciprocité. Pour y arriver, il faut un travail intérieur intense, de prise de conscience, de réajustement devant Dieu, qui prend beaucoup d’énergies, et voilà ce que le confinement m’a permis de remettre en chantier.
Mon lieu d’engagement est mon appartement. Par vidéoconférence, je me connecte souvent avec les Voyageurs et notre aumônier national Christoph Albrecht SJ, afin de vivre 3 fois par semaine – et même tous les soirs lors de la Semaine Sainte -, des partages bibliques, et la célébration de la Parole le dimanche. A des Voyageurs plus âgés je téléphone régulièrement : échange sur la Bible à 2, prière, soutien moral, amitié. Mais le changement consiste aussi en ceci : pour l’Aumônerie la vie en caravane, notamment pour le pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et d’autres petits séjours sur des places de stationnement en Suisse, ne sera pas possible ce printemps, car à cause de la pandémie les quelques places à disposition sont réservées en priorité aux familles. Donc le rapprochement se vit par WhatsApp, écran ou téléphone interposés.
Cet élan va continuer : goût de la Parole de Dieu comme p.ex. le partage du lundi saint sur la femme au parfum à Béthanie ; notre réflexion nous a conduits à comprendre son rôle prophétique qui annonce la mort et la résurrection du Christ. D’où la question : quelle est la place de la femme dans l’Église ? Outre la Bible, les Voyageurs sont très unis par la prière, notamment pour leurs malades, et donc par la solidarité. Tout ce dynamisme fait l’Eglise. Suite de la catéchèse : les enfants du Voyage de 3 à 12 ans ont reçu un dossier de Pâques. Question de départ proposée par la catéchiste du Voyage Sandra : Pourquoi donc Jésus a-t-il voulu vivre la pâque juive avec ses disciples ?! – des coloriages et des références bibliques à la fois sur Moïse et sur Jésus pour faire comprendre que Dieu est libérateur.
Dieu s’est rendu présent devant mon impuissance face aux souffrances liées à la pandémie, et aussi avec les joies profondes qu’il a permises. Et encore, mais cela ne fait qu’un tout : les Voyageurs m’encouragent, ils sont chemins pour moi vers Dieu. Je profite de cette tribune pour adresser aux lecteurs un appel : si quelques Voyageurs se présentent, en recherche de places où stationner avec leurs caravanes, Merci à vous de les accueillir, et de vous montrer ainsi solidaires de nos concitoyens nomades !