Synode 2021-2024

La contribution irremplaçable de chaque personne baptisée

Le texte d'orientation pour la prochaine Assemblée synodale souligne la nécessité de repenser les ministères, à tous les niveaux de l'Église

Sans échapper à la question sur la participation des femmes à la gouvernance, à la prise de décision, à la mission et aux ministères à tous les niveaux de l’Église, l’Instrumentum Laboris (IL) souligne que les priorités de l’assemblée synodale incluent « les joies et des tensions, ainsi que les opportunités de conversion et de renouveau » dans les relations entre les hommes et les femmes dans l’Église.

Quels nouveaux ministères pourraient être créés afin de fournir des moyens et des opportunités pour la participation effective des femmes dans les organes de discernement et de prise de décision ?

« Les contributions reçues au cours de la première phase font état de tensions existantes avec les ministres ordonnés en l’absence de dynamiques de coresponsabilité et de processus décisionnels partagés », souligne le nouveau document de travail.

Le diaconat féminin et l’accès au sacerdoce pour les hommes mariés

Le texte souligne que la majorité des assemblées continentales et les synthèses de « nombreuses conférences épiscopales » demandent que la question de l’accès des femmes au diaconat soit réexaminée : « Les femmes qui ont participé à la première phase du synode ont clairement exprimé un désir : que la société et l’Église soient un lieu de croissance, de participation active et d’appartenance saine pour toutes les femmes. Celles-ci demandent à l’Église d’être à leurs côtés pour accompagner et promouvoir la réalisation de ce désir », peut-on lire.

Le diaconat est le premier degré du sacrement de l’ordre (diaconat, prêtrise, épiscopat), actuellement réservé aux hommes dans l’Église catholique.

Le Concile Vatican II (1962-1965) a restauré le diaconat permanent, auquel les hommes mariés peuvent accéder (après avoir atteint l’âge de 35 ans), mais pas la prêtrise.

Le texte d’orientation demande s’il est possible, « comme le proposent certains continents, d’ouvrir une réflexion sur la possibilité de réviser, au moins dans certaines régions, la discipline sur l’accès au sacerdoce pour les hommes mariés ».

Le processus synodal en cours veut proposer « une vision positive des ministères », en plaçant le ministère ordonné au sein de « la ministérialité ecclésiale plus large, sans opposition ».

« Il y a un appel clair à dépasser une vision qui réserve aux seuls ministres ordonnés (évêques, presbytres, diacres) toute fonction active dans l’Église, réduisant la participation des baptisés à une collaboration subordonnée », affirme le texte d’orientation pour la prochaine Assemblée synodale.

La discussion sur les nouveaux ministères s’étend à ceux qui s’engagent à « construire une société juste et pour le soin de la maison commune comme une réponse à une vocation authentique et comme un choix de vie ».

De même, il évoque la possibilité de reconnaître un « ministère spécifique d’écoute et d’accompagnement » pour « la rencontre avec les pauvres et les marginalisés et la possibilité de cheminer avec eux ».

En tant qu’Église synodale, nous sommes appelés à discerner ensemble les étapes à franchir pour remplir la mission d’évangélisation, en mettant l’accent sur le droit de tous à participer à la vie et à la mission de l’Église et en insistant sur la contribution irremplaçable de chaque personne baptisée

Le document de travail fait écho au désir de « processus décisionnels plus partagés » et d’impliquer ceux qui sont « en marge de la vie communautaire, comme les femmes, les jeunes, les minorités, les pauvres et les exclus ».

Le Vatican a présenté ce jeudi 20 juin, l’Instrumentum Laboris (IL), le document de travail pour la première session de la 16e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la synodalité.

Le document, est à la foi un instrument de discernent pendant l’Assemblée générale, mais en même temps de préparation en vue de l’Assemblée pour les participants et les groupes synodaux : « Le but du processus synodal, précise-t-il, n’est pas de produire des documents, mais d’ouvrir des horizons d’espérance ».

Ce IL a été rédigé sur la base du matériel recueilli lors de la consultation mondiale des communautés catholiques, en particulier les documents finaux des sept assemblées continentales, qui ont eu lieu entre février et mars de cette année : Afrique et Madagascar (SCEAM), Amérique latine et Caraïbes (CELAM), Amérique du Nord (USA/Canada), Asie (FABC), Europe (CCEE), Moyen-Orient (avec la contribution des Églises orientales catholiques) et Océanie (FCBCO).