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Le Parcours Galilée, cycle de formation de l’Eglise catholique, attire un nombre croissant de baptisés

Comment lire la Bible? Pourquoi existe-t-il quatre Evangiles au lieu d’un seul? Que signifient les symboles dans les églises? Comment vivre en chrétien dans un monde qui ne l’est plus? Autant de questions que les croyants peuvent se poser, parfois sans réponse. Le Parcours Galilée, une offre de l’Eglise catholique dans le canton de Fribourg, propose une sorte de formation continue pour les chrétiens qui veulent réactualiser ces notions.

Trente-six personnes ont suivi la douzième édition de ce parcours qui s’est achevé la semaine dernière. Cette formation dure une année, à raison de trois soirées par mois et de quatre samedis par an. Catéchistes, bénévoles en Eglise, mais aussi simples baptisés «désirant approfondir leur foi en Jésus Christ», les participants à ce douzième Parcours Galilée disent leur enthousiasme (lire ci-dessous).

Le nombre de participants a progressivement augmenté jusqu’à atteindre trente-six lors des deux derniers parcours. «Il y a un effet boule de neige et de plus en plus de gens s’y intéressent», constate Barbara Francey, théologienne et responsable du Parcours Galilée. Ce dernier est ouvert à un large public, tandis que la Formation Emmaüs, qui en est le prolongement et qui dure un an et demi, est en principe réservé aux personnes qui reçoivent une mission pastorale dans l’Eglise catholique.

Les participants à Galilée «sont pour l’instant des personnes engagées ou qui ont un lien proche avec l’Eglise. Mais beaucoup de catholiques en sont restés au b.a.-ba de la foi, presque au catéchisme scolaire. Il y a une grande différence entre la formation professionnelle où l’on devient souvent très pointu et la formation dans la foi chrétienne. Notre mission est de donner un contenu à des gens adultes et qui ont besoin d’autres clés que celles qu’on leur donnait quand ils étaient enfants», explique Barbara Francey.

«Mission dans le monde»

«Le christianisme n’est pas une religion du livre, comme on le dit souvent. C’est la religion d’une personne: Jésus Christ», lançait le prêtre et théologien François-Xavier Amherdt lors de son intervention au Parcours Galilée, le 21 juin dernier. Rappelant que chaque baptisé «est une mission dans le monde car il est le fruit de l’amour de Dieu», le Valaisan a invité les participants à s’engager dans la vie chrétienne en y mettant une énergie et une conviction dignes d’un entraîneur de football avant une finale de championnat.

L’aspect communautaire fait également partie de cette année de formation: «Beaucoup de gens ne se retrouvent plus dans les paroisses comme dans la société d’autrefois. Ils se rassemblent plutôt dans des groupes d’appartenance choisis, avec des personnes qui leur ressemblent. Comment redonner un sens à une dimension communautaire qui est fondamentale pour les chrétiens? Cela fait partie de nos réflexions et c’est dans l’optique d’un tel groupe», dit Claudien Chevrolet. «Le Parcours Galilée ne s’adresse pas qu’à l’intelligence. Des liens se sont tissés cette année et beaucoup ont décidé de poursuivre ensemble avec la Formation Emmaüs à la rentrée», ajoute Barbara Francey.

Programme dense

Le programme proposé aux «Galiléens» est plutôt conséquent, avec des thèmes comme l’histoire de l’Eglise, les sacrements, les prophètes, le culte marial ou encore l’icône, abordés par des spécialistes du sujet. «Nous avons pris le parti d’aborder de nombreux sujets et un thème est souvent traité en une seule soirée, alors qu’il pourrait être déployé sur une dizaine d’heures. L’idée est de donner quelque chose à goûter, une matière synthétique, avec des pistes pour aller plus loin», indique Barbara Francey.

Chaque participant a dû rédiger un travail écrit sur un passage biblique. «Chacun écrit à partir de ce qu’il est et de son expérience en travaillant le texte et en se laissant travailler lui, pour une rencontre avec la parole de Dieu», explique Claudien Chevrolet. Un texte de la Bible n’est jamais à prendre au premier degré. «Il est à chaque fois nouveau» si on prend la peine de le lire avec l’esprit ouvert et en appliquant les différentes clés de lecture proposées par le dominicain Pierre de Marolles, formateur intervenant.

Quelque chose à chacun

Barbara Francey © João Carita

Les participants n’arrivent pas tous avec les mêmes connaissances. «C’est tout le défi et l’aspect passionnant de ces soirées de formation», reconnaît Barbara Francey. «Nous devons être capables de donner quelque chose à chacun. Tout le monde n’est peut-être pas en mesure de tout prendre mais il faut que celui qui a déjà de bonnes connaissances du sujet ne reparte pas avec rien en fin de soirée.»

Un nouveau Parcours Galilée sera proposé en 2023, reprenant en grande partie les mêmes thèmes. Le choix des sujets pourrait varier, tant la matière est vaste. Mais cette offre «est à mettre en lien avec les nombreuses formations que propose l’Eglise et d’autres intervenants. Galilée est un parcours possible dans une offre très vaste, dans laquelle nous invitons les chrétiens à se lancer. A l’heure où tant de personnes sont en quête de points de repère et de spiritualité, où le christianisme apparaît à beaucoup comme un déjà-vu, ces offres ont de quoi surprendre car elles tendent toutes à faire connaître Jésus Christ qui nous met en mouvement et nous appelle sans cesse», assure Claudien Chevrolet.

Les formations de l’Eglise catholique fribourgeoise: www.cath-fr.ch/region-diocesaine/formation/

Patrick Chuard – La Liberté 02.07.2022