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Missel romain : les principaux changements

Mgr Aubertin note qu’il n’y a pas vraiment de nouveautés, car les choses existaient déjà, mais ce sont de petites corrections, des amendements qui ont été faits. Les changements sont surtout importants pour le prêtre. Il nous explique quelques-unes de ces modifications.

Pour nous aider à entrer dans la nouvelle traduction

Sous le titre « Pour répondre à la messe. Missel romain. Nouvelle traduction », le Centre romand de pastorale liturgique (CRPL) propose une nouvelle édition du petit encart (douze pages) comportant l’Ordinaire de la messe en sa nouvelle traduction et destiné à être inséré dans le manuel Chant noté de l’assemblée. Ce petit fascicule utilisable indépendamment de ce manuel peut être commandé auprès du CRPL.

Autres informations sur la nouvelle traduction sur le site du CRPL : www.crpl.ch

Frères et sœurs

Le terme « sœurs » n’a pas été rajouté pour plaire à l’esprit du temps, mais parce que c’est important. Le texte latin de la première prière eucharistique (le canon romain) disait : « Nous prions pour tes serviteurs et tes servantes. » Lorsque nous avons fait la traduction en français en 1970, serviteurs et servantes sonnaient mal, nous avons gardé seulement serviteurs. Maintenant en mettant « frères et sœurs », nous avons rétabli les deux sexes et nous avons essayé d’éviter le mot servantes qui retentit de manière péjorative.

Frères et sœurs n’ont pas été systématiquement remplacés partout, mais ils ont été introduits à plusieurs moments dans la messe, notamment dans le « Je confesse à Dieu » et dans le mémento des défunts « pour nos frères et sœurs défunts ».

Consubstantiel

Dans le credo, le terme latin consubs-tantiel avait été traduit par «de même nature que le Père ». Cette traduction avait engendré une certaine polémique. On trouvait que le mot consubstantiel était difficile, finalement il a été rétabli. Ce terme qui était peu connu est de plus en plus utilisé de nos jours, notamment par les politiques.

Prière avant la préface

Après l’offertoire avant de passer à la préface, il y a un moment ou le prêtre dit : « Prions ensemble pour vous offrir le sacrifice de toute l’Église ». C’est une adaptation qui avait été faite, car nous trouvions le texte trop long. On nous a autorisés à garder cette proposition, mais on nous a également demandé de traduire le texte latin. Nous avons une option entre deux formules, soit celle dont nous avons l’habitude d’utiliser depuis cinquante ans, soit la nouvelle version :

Le prêtre dit : « Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, et le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant. »

L’assemblée répond : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Église. »

Bienheureuse Vierge Marie

Dans le « Je confesse à Dieu », nous avons rajouté la bienheureuse Vierge Marie. Ceci pour correspondre à ce que nous disons dans le Magnificat : « Désormais tous les âges me diront bienheureuse. »

Il est juste, il est bon…

Au début des préfaces, nous entendons : « Il est juste, il est bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce… »

En latin nous avons quatre termes vere dignum et justum est aequum et salutare et en français nous n’en utilisions que deux. Les mots justum est aequum veulent dire quasiment la même chose, mais nous n’avons pas traduit le terme salutare. Or ce terme est important, car il signifie que rendre grâce est porteur de Salut. Les traducteurs ont trouvé cette formule : « Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre Action de grâce, toujours et en tout lieu… » Pour ta gloire et notre salut traduit le salutare.

Rituel de communion

Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau.

Dans la première édition française, nous avons inversé l’ordre des mots par rapport au texte latin. Nous l’avons rétabli.

Les péchés du monde

En français, nous disions « qui enlève le péché du monde », or le mot latin est au pluriel. Ce petit changement à son importance, car lorsque l’on parle « du péché du monde », nous avons l’impression qu’il s’agit d’un péché collectif dont nous ne sommes pas responsables. Tandis qu’en proclamant les péchés du monde, nous comprenons bien que nos péchés à nous sont aussi inclus.

Propos recueillis par Véronique Benz

Découvrir la nouvelle traduction du Missel romain

Association épiscopale liturgique pour les pays francophones, AELF, Magnificat, MAME, Paris 2019.

Cet ouvrage présente et commente de façon claire les principales prières et réponses que les fidèles entendront et diront à la messe. Dans une présentation claire et aérée, les changements sont expliqués pour que tous les fidèles puissent découvrir la richesse de ce nouveau texte. De plus, les acteurs du projet, dont des évêques, apportent leur éclairage sur l’ampleur et la portée de cette entreprise.

Un livret pour tous ceux qui souhaitent découvrir les changements de l’Ordinaire de la messe et approfondir le sens de l’Eucharistie.