Synode 2021-2024

Synode : le diaconat des femmes et le célibat des prêtres sont les questions les plus controversées

Le rapport de synthèse de la première session du Synode des évêques, qui s'est tenue au Vatican, reconnaît la division des participants sur le sujet du diaconat féminin, appelant à une étude plus approfondie de la question d'un point de vue théologique.

« Diverses positions ont été avancées concernant l’accès des femmes au ministère diaconal. Certains considèrent que cette démarche serait inacceptable, car elle serait en discontinuité avec la Tradition ; pour d’autres, accorder cet accès serait reprendre une pratique de l’Église des origines », peut-on lire dans le document, rendu public par le Vatican.

Ce point a reçu le plus grand nombre de votes contre – 69 – parmi les 344 participants à la congrégation générale de clôture, présidée par le Pape.

Le texte affirme que cette démarche serait perçue par certains comme « une réponse appropriée et nécessaire aux signes des temps », donnant un signal à ceux qui « recherchent une vitalité et une énergie renouvelées dans l’Église ».

Le rapport fait état de la ‘crainte’ exprimée par certains de ces participants que cette demande n’entraîne une « dangereuse confusion anthropologique ».

Tous les points du document d’une quarantaine de pages ont été approuvés par plus de deux tiers des participants des cinq continents.

Un autre point, qui a reçu 67 votes négatifs, appelle à « poursuivre la recherche théologique et pastorale » sur le diaconat féminin, rappelant les commissions créées par François à cet effet.

Si possible, les résultats devraient être présentés avant la prochaine session de l’assemblée, en 2024.

Les participants ont souligné les ‘incertitudes’ concernant la « théologie du ministère diaconal » qui persistent dans l’Église de rite latin – la majorité des communautés catholiques dans le monde, y compris la Suisse.

En 2020, le pape a décidé de mettre en place une nouvelle commission d’étude sur le diaconat féminin dans l’Église catholique, à la suite du Synode spécial pour l’Amazonie.

Une première commission d’étude du diaconat féminin, annoncée le 12 mai 2016, s’est révélée peu concluante et François a exclu tout changement dans l’immédiat.

Le diaconat est le premier degré du sacrement de l’ordre (diaconat, prêtrise, épiscopat), actuellement réservé aux hommes dans l’Église catholique.

Le Concile Vatican II (1962-1965) a rétabli le diaconat permanent, auquel les hommes mariés peuvent accéder (à partir de 35 ans), ce qui n’est pas le cas pour la prêtrise.

D’origine grecque, le mot diacre peut être traduit par ‘serviteur’ et correspond à une personne spécialement affectée dans l’Église catholique à des activités caritatives, à l’annonce de la Bible et à des fonctions liturgiques.

Le rapport de synthèse appelle également à une « profonde conversion spirituelle », indiquant que de nombreuses femmes ont parlé d’une Église qui « fait mal » à cause du cléricalisme ou du machisme.

« Les abus sexuels, économiques et de pouvoir continuent d’exiger justice, guérison et réconciliation. Nous nous demandons comment l’Église peut devenir un espace capable de protéger tout le monde », ont-elles déclaré.

Les participants ont suggéré que les textes liturgiques de l’Église accordent une plus grande attention à « l’utilisation d’un langage qui tienne compte de manière égale des hommes et des femmes », en recourant davantage à des images issues de « l’expérience des femmes ».

La session synodale a également abordé le thème du célibat des prêtres, louant sa valeur de « prophétie et de témoignage », mais se demandant s’il doit nécessairement se traduire par une « obligation disciplinaire » dans l’Église latine, en particulier là où « les contextes ecclésiaux et culturels le rendent plus difficile ».

Le document de synthèse demande que les prêtres qui ont quitté le ministère puissent remplir « un service pastoral qui valorise leur formation et leur expérience ».

L’assemblée synodale, présidée par le Pape, a compté 365 votants, dont 54 femmes, ainsi que 12 représentants d’autres Églises et communautés chrétiennes (délégués fraternels), huit invités spéciaux et des collaborateurs du Secrétariat général du Synode.

La Suisse a envoyé deux représentants : Mgr Félix Gmür, évêque de Bâle et président de la Conférence des évêques suisses, et Mme Helena Jeppesen comme déléguée laïque de la voix européenne.

En outre, Claire Jonard, du Centre Romand des Vocations (CRV) était présente en tant qu’experte facilitatrice.