Synode 2021-2024

Une Église prophétique dans un monde fragmenté et polarisé

La première question prioritaire de l’ l’Instrumentum Laboris (IL) intitulé « croître dans la communion en accueillant tout le monde, sans exclure personne » invite les participants à l’assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la synodalité à penser l’accueil, l’écoute et l’accompagnement des personnes qui ne se sentent pas acceptés dans l’Église.

Le Vatican a présenté l’Instrumentum Laboris, le document de travail pour la première session de la 16e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la synodalité. Un document de soixante pages divisées en deux macro-sections, dont la section B qui met en évidence les « trois questions prioritaires », au cœur du travail d’octobre 2023.

Le texte mentionne que les documents finaux des assemblées continentales évoquent « souvent ceux qui ne se sentent pas acceptés dans l’Église », comme les pauvres, les divorcés et remariés, les personnes LGBTQ+, les personnes en situation d’handicap ou les jeunes.

À la lumière de l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, quelles sont les mesures concrètes à prendre pour atteindre les personnes qui se sentent exclues de l’Église en raison de leur affectivité et de leur sexualité ?

Le document met en garde contre une ‘série d’obstacles’, allant des obstacles pratiques aux préjugés culturels, qui « génèrent des formes d’exclusion des personnes handicapées et doivent être surmontés ». L’objectif, souligne l’IL, est que les personnes handicapées « puissent se sentir membres à part entière de la communauté ».

Le texte valorise l’expérience de la rencontre avec des milliers de personnes, dans le cadre de ce processus synodal, qui a conduit à la « reconnaissance de leur valeur humaine unique » pour permettre un chemin vers une Église synodale, une communauté catholique qui doit être « ouverte, accueillante et qui embrasse tout le monde ».

Dans une Église synodale, ajoute le document, « les pauvres, au sens premier de personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion sociale, occupent une place centrale ».

« Tous les points de vue peuvent contribuer à ce discernement, à commencer par celui des pauvres et des exclus : marcher avec eux ne signifie pas seulement assumer leurs besoins et leurs souffrances, mais aussi favoriser leur participation et apprendre d’eux », précise le texte d’orientation.

Ce cheminement, indique le Vatican, a manifesté le « profond désir d’approfondir le cheminement œcuménique » dans les relations avec les autres Églises chrétiennes et dans le dialogue entre les religions, en donnant comme exemple de collaboration concrète la cause de la protection de l’environnement.

Le nouveau document fait également référence aux « signes de graves crises de confiance et de crédibilité », en particulier à la crise provoquée par les diverses formes d’abus – sexuels, de pouvoir et de conscience, économiques et institutionnels.

À la demande de pardon adressée aux victimes pour les souffrances causées, l’Église doit joindre un engagement croissant de conversion et de réforme, afin d’éviter que des situations similaires ne se reproduisent à l’avenir.

Les synthèses des Conférences épiscopales et des assemblées continentales appellent à une « option préférentielle » pour les jeunes et les familles, invitant à « renouveler le langage utilisé par l’Église », qui pour les nouvelles générations est souvent ‘incompréhensible’.

En ce qui concerne le monde numérique, l’IL reconnaît qu’il n’y a pas de « pleine conscience » des potentialités d’évangélisation et demande une « réflexion sur les défis qu’il pose, en particulier en termes anthropologiques ».

Le texte propose, comme méthodologie de réflexion, la « conversation dans l’Esprit, une prière partagée en vue d’un discernement en commun, auquel les participants et participantes se préparent par la réflexion personnelle et la méditation ».

Le Vatican a présenté ce jeudi 20 juin, l’Instrumentum Laboris (IL), le document de travail pour la première session de la 16e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la synodalité.

Le document, est à la foi un instrument de discernent pendant l’Assemblée générale, mais en même temps de préparation en vue de l’Assemblée pour les participants et les groupes synodaux : « Le but du processus synodal, précise-t-il, n’est pas de produire des documents, mais d’ouvrir des horizons d’espérance ».

Ce IL a été rédigé sur la base du matériel recueilli lors de la consultation mondiale des communautés catholiques, en particulier les documents finaux des sept assemblées continentales, qui ont eu lieu entre février et mars de cette année : Afrique et Madagascar (SCEAM), Amérique latine et Caraïbes (CELAM), Amérique du Nord (USA/Canada), Asie (FABC), Europe (CCEE), Moyen-Orient (avec la contribution des Églises orientales catholiques) et Océanie (FCBCO).