Actualités | Formation

Vers un changement de culture

Plus de 160 agents pastoraux, prêtres, diacres et laïcs, se sont retrouvés le 16 septembre 2025, à Belfaux pour une journée pastorale cantonale. Sous le thème « changer de culture ecclésiale pour une conduite toujours plus responsable et évangélique », ils ont réfléchi aux abus et travaillé sur le Code de conduite du diocèse.

« Nous désirons avoir des concepts convergents afin d’avoir la même compréhension des phénomènes que nous voulons éradiquer. Nous souhaitons avoir des attitudes qui favorisent la pastorale et l’évangélisation. Nous cherchons à changer les comportements et l’ambiance parmi nous. », souligne Mari Carmen Avila, représentante de l’évêque pour la prévention. « Nous rêvons que les gens disent : voyez comme ils s’aiment ! Ils s’aiment malgré le fait qu’ils ne sont pas parfaits. Ils sont humbles, ils connaissent leurs limites et  sont prêts à se dépasser ! » Mari Carmen a donné le ton à la journée de formation des agents pastoraux : oser le changement pour établir une nouvelle culture d’entreprise.

Mari Carmen Avila, représentante de l’évêque pour la prévention a présenté aux agents pastoraux le Code de conduite.

Des ateliers

Les agents pastoraux ont été invités à découvrir le Code de conduite à travers des ateliers. Par petits groupes, ils ont réfléchi sur des situations fictives qui peuvent se produire dans le cadre de la pastorale. Ces « vignettes cliniques » ont favorisé les échanges sur les règles de comportements à observer dans l’exercice des différents ministères. Ce temps d’atelier a permis aux participants de se plonger dans le Code de conduite, cependant comme le relève Mari Carmen Avila : « Nous ne pouvons pas le comprendre en profondeur en une seule journée. Nous devons le faire dans l’expérience ». Selon Mari Carmen Avila ce Code de conduite n’est pas un outil pour « donner des coups de bâton », mais un engagement à changer de culture.

Cette première journée de formation était pour le Conseil prévention une manière de mettre en route les agents pastoraux. Car pour changer de culture ce dernier estime qu’il faut du temps et qu’il faut donner aux agents pastoraux des outils afin qu’ils deviennent acteurs de ce changement.

Il faut oser le changement pour établir une nouvelle culture d’entreprise. 

Mari Carmen Avila

Une formation continue

Le Conseil prévention estime que la formation ESPAS n’est pas suffisante, car elle est focalisée uniquement sur l’abus sexuel. C’est la raison pour laquelle une formation continue « Prévention, posture et responsabilité » a été mise sur pied. Le but de cette formation est d’adopter une posture professionnelle en cohérence avec les valeurs évangéliques et en conformité avec le Code de conduite du diocèse, de prévenir les situations de maltraitance et d’abus au sein des pratiques ecclésiales, de se doter d’outils de discernement et maîtriser le schéma d’intervention en cas de doute et de comprendre les mécanismes d’emprise et se familiariser avec leurs dynamiques. La formation est définie en cinq grand thème « Bible et Tradition », « anthropologie et éthique chrétienne », « droit canonique civil et pénal », « psychologie et sociologie » et « relations humaines et pratique pastorale ». Elle se compose de vingt-huit modules vidéo de 20 minutes. Elle débutera en janvier 2026.

Durant l’après-midi, le Frère Philippe Lefebvre, dominicain, a donné une conférence sur « l’abus de (non) parole ». En réalité, il a témoigné de son vécu lorsqu’il a dénoncé un prêtre célèbre. « Les évêques connaissaient les agissements de ce personnage, mais ils m’ont demandé de me taire. Ce que je n’ai pas fait ! », précise Frère Philippe. Aujourd’hui, le prêtre en question est suspendu, mais le dominicain reste marqué par son combat pour que cesse cet abus de non-parole. Il a partagé avec les participants ce chemin semé d’embûches. « Quand on croit au Christ qui est le Verbe, la Parole incarnée, il y a quelque chose de terrible à expérimenter des abus de non-parole. »

Les agents pastoraux ont mis au centre de leur journée la célébration de l’eucharistie. Cette rencontre a également été l’occasion de vivre des moments de convivialité.