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Cette chapelle qui m’appelle … Notre-Dame de la Verguenaz à Vaulruz

Serpentant entre les maisons villageoises, les villas modernes, l’église paroissiale et son bulbe, le château d’Icelui et les fermes du village de Vaulruz, la rue des Molettes amène le pèlerin, en douce ascension, vers la chapelle de la Verguenaz, placée à l’orée de la forêt du même nom. Aujourd’hui, fier bâtiment érigé en 1965 grâce à la dévotion de l’abbé Hirt pour Notre-Dame de la Verguenaz, il fut d’abord une simple statuette de Marie placée dans un tronc d’arbre, puis un oratoire dès 1880.

PAR VALÉRIANE EVENGA-QUÉRA | PHOTO : VALÉRIANE EVENGA-QUÉRA (INTÉRIEUR), MÉLIK HAMDI (EXTÉRIEUR)

L’histoire raconte qu’une petite fille du village, alors qu’elle cueillait des baies dans la forêt, fut soudain paralysée par de vives douleurs. Elle eut la présence d’esprit d’invoquer Marie et sa paralysie s’estompa, lui permettant de bouger à nouveau. Une image de la Vierge fut installée sur place, dans la forêt, en signe de reconnaissance. De là, la dévotion grandissante des paroissiens permit la construction de cette chapelle. Plusieurs ex voto, placés sur les solives de la chapelle, font oeuvre de remerciement pour les grâces accordées depuis par l’intercession de Notre-Dame.

Au bas des marches amenant à la chapelle, un crucifix en bois noir accueille le pèlerin, rappelant que c’est au Christ souffrant que Marie remet nos prières. Un visiteur, dans un geste plein de douceur et de compassion, a délicatement posé une pierre en forme de coeur sous la nuque de Jésus, comme pour alléger son fardeau : « La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits, pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste » (PS 11,4).

Au pied de cette croix, fleurissent des muscaris et des jonquilles, comme des signes de résurrection, comme des signes que la Lumière du Ressuscité se manifeste dans les petits gestes, les petits signes qui jalonnent notre route et que nous sommes appelés, encore et toujours à aiguiser notre regard pour les capter et nous émerveiller.

C’est cette sensation qui m’étreint quand je me laisse happer par les parois et les fenêtres de Yoki. Les bouts de verre coloré, cimentés les uns aux autres, sont comme toutes les prières des pèlerins ayant déposé leurs soucis, leurs souffrances, leurs chagrins, leurs charges trop lourdes, leurs joies, leurs découvertes, leurs mercis, leurs louanges, aux pieds de Notre-Dame afin qu’elle les porte vers son Fils. Chaque bout de verre, chaque prière est indispensable à l’équilibre de l’oeuvre, comme chaque élément de la Création contribue à son harmonie. Aussi, quand nous nous arrêtons pour prier à notre tour, nous y déposons également notre irremplaçable empreinte.

« Ô Sainte Vierge toute d’or et de rouge parée, ton doux sourire accueille avec bonté chaque coeur ici égaré, l’initiant aux beautés du Ciel que tu contemples. Aide-nous à purifier nos coeurs afin que nous puissions aussi y accéder, aujourd’hui et pour toujours. »