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CARÊME 2023 – CONFÉRENCES AU CHRIST-ROI

avec Kathrin Benz

CARÊME 2023 – CONFÉRENCES AU CHRIST-ROI

avec Silvio do Nascimento

CARÊME 2023 – CONFÉRENCES AU CHRIST-ROI

avec l’abbé Bernard Schubiger

La vieillesse n’est pas facile à définir. État ou processus, elle est le plus souvent l’objet de représentations sociales négatives, discriminantes surtout pour les catégories dites du grand âge. Associée à la dépendance, elle peut être vue comme une absence de qualité de vie, mettant parfois en cause le maintien même de cette vie. Les représentations, comme les pratiques sociales, émanent de contextes historiques, politiques et économiques normatifs. La vieillesse n’échappe pas à cela. Cette communication reviendra sur les éléments qui concourent à construire une vision déficitaire de la vieillesse. Mais ces constats seront aussi des leviers pour saisir l’importance sociale et humaine de ceux et celles qu’on voudrait classer au banc des « inutiles ».

Selon la plupart des patients confrontés à une maladie grave potentiellement mortelle, notre rapport à la vie change. Les progrès de la médecine orientent les professionnels de la santé et la population vers une certaine immortalité en proposant toujours plus d’examens, plus de traitements avec potentiellement plus d’effets secondaires. Le prix à payer de la mort moderne. Que reste-t-il de ce combat contre la mort dépendant de ce sablier qui se vide quantitativement et inexorablement ? Peut-on encore défendre une place pour une qualité de vie en fin de vie ou est-ce une réflexion qui n’a plus sa place dans notre société moderne? Cette présentation n’essaiera surtout pas d’y répondre.

S’interroger sur la revendication de l’euthanasie est une nécessité. Elle met en évidence les dysfonctionnements des services prenant en charge des patients en fin de vie, des malades chroniques mais également le manque de moyens investis dans des actes de soins, le manque de formation des professionnels de santé et de communication auprès du grand public. Si l’homme est envisagé, entre autres, au regard de son utilité dans la question de l’euthanasie, il en est de même du soignant. Si l’homme ne peut supporter ce regard objectivant sur lui sans se révolter parce qu’il détruit sa nature, le soignant vivrait-il les choses différemment? Il faut penser la maltraitance du soignant, lui permettre d’accomplir sa nature pour consolider les fondements de nos sociétés si fragilisés par ce désir d’efficience relevant de la démesure.

Après avoir présenté les différences entre euthanasie et sédation palliative et montré l’évolution des critères d’aide au suicide en Suisse, nous discuterons des différentes conceptions de la liberté liées à la question du suicide assisté, pour en éclairer les enjeux éthiques. La liberté est-elle l’absence d’empêchement de faire ce que l’individu désire ou une capacité de la personne de faire ce qui lui semble bon? Si ces deux conceptions semblent proches, leurs conséquences diffèrent fortement dans la question du suicide assisté, notamment sur le rôle des proches, des soignants et de l’impact sur la société.

Frances Kamm, une philosophe enseignant l’éthique à l’Université d’Harvard, a écrit des livres et de nombreux articles sur l’euthanasie et l’avortement. Lorsqu’Amartya Sen a publié L’idée de justice en 2009, Frances Kamm a réagi très négativement parce que le livre d’Amartya Sen reprochait à la tradition de pensée du contrat social (Hobbes, Rousseau, Kant et Rawls) de tout bâtir sur une idée absolue de la justice, apparemment parfaite (l’idée que la justice tient toute entière dans la propriété de chacun sur soi, reconnu réciproquement). Est-ce juste d’adopter cette idée de la justice comme si c’était un absolu ? Une chose est certaine : elle conduit directement, tôt ou tard, à un droit de mourir opposable à l’État, et donc à un droit de tuer du personnel médical.

Distincte du suicide assisté en raison de la place du tiers dans le processus du « faire mourir », l’euthanasie est présentée tantôt comme un soin, tantôt comme une liberté. Ces deux justifications méritent d’être sérieusement discutées. Nommer soin ce qui arrête définitivement le soin n’est pas un mince paradoxe. En définissant l’euthanasie comme un soin, c’est l’ensemble de l’exercice médical que l’on maltraite. Quant à la liberté de choisir sa mort, une réflexion un peu approfondie révèle au moins deux paradoxes. Qu’est-ce qu’une liberté qui se prive définitivement d’elle-même, c’est-à-dire de toute capacité d’initiative, serait-ce la plus ténue ? Et une liberté individuelle qui exige le recours à un tiers avoue par là-même qu’elle est une liberté relationnelle et non pas purement individuelle.

Programme

Vendredi 10 mars

14h00Accueil et ouverture
I. La réception d’un nouveau livre liturgique
14h30Retour d’expériences à partir d’endroits divers.
15h30Dr. Jacques-Benoît Rauscher o.p. (Université de Fribourg/Suisse)
Relire les expériences : court temps de synthèse.
15h45Dr. Franck Ruffiot (Institut Catholique de Paris)
Recevoir un livre liturgique en Gaule à l’époque de Charlemagne et en France en 2022 : même problématique ?
16h15Pause-café
II. Une nouvelle théologie de la messe ?
16h30Prof. ém. Dr. Martin Klöckener (Université de Fribourg/Suisse)
L’arrière-plan théologique : pourquoi une editio typica tertia du Missale Romanum dans le pontificat de Jean-Paul II ? Motivations et objectifs.
17h00Prof. Dr. Luc-Thomas Somme (Université de Fribourg/Suisse)
Mérite et sacrifice : peut-on traduire de manière irénique deux termes irrémédiablement compromis par la polémique ?
17h30Prof. Dr. Patrick Prétot o.s.b. (Institut Catholique de Paris)
Les traductions liturgiques : un chemin pour « penser entre le les langues ». A propos de la nouvelle traduction francophone du Missel Romain.
18h00Vêpres
18h30Vêpres
19h00Apéritif dinatoire

Samedi 11 mars

09h00Ouverture et fil rouge
III. Les langues de la liturgie
09h15Prof. Dr. Jean-Claude Reichert (Institut Catholique de Paris)
Une prière liturgique jaillie sous l’impulsion de la Bible.
09h40Dr. Grégory Solari (Université de Fribourg/Suisse)
Le langage de la liturgie comme langage de la Croix.
10h10Pause-café
10h45Dr. Philippe de Roten o.p. (Fribourg/Suisse)
Le langage du corps au défi des rubriques.
11h10Prof. Dr. Michel Steinmetz (Université de Fribourg/Suisse)
Chanter la messe : quoi de plus naturel ? Connaturalité du chant et de la célébration.
11h35Miriam Vennemann, ass. dipl. (Université de Fribourg/Suisse)
Le missel : un livre aux sept sceaux pour une assemblée genrée ?
12h00Questions aux intervenants
12h45Fin

Informations pratiques

Frais d’inscription (sauf pour les membres de l’université) : 25.- Fr. payables en espèces lors des journées d’études

Inscription obligatoire avant le 28 février 2023 auprès du responsable :

Prof. Dr. Michel Steinmetz ()

Merci de préciser lors de votre inscription si vous participerez aux deux jours, sinon veuillez indiquer le jour de votre présence.