Dans les paroisses

Vivre et vieillir au monastère

La cathédrale Saint-Nicolas, à Fribourg, abritait voici quelques semaines une exposition sur le thème de « vivre et vieillir au monastère ».

Confrontés à la chute des vocations et à l’allongement de la vie, les monastères catholiques vieillissent. Traditionnellement, les moines et moniales s’attachent à accompagner leurs frères et sœurs âgés pour qu’ils puissent vieillir et mourir dans le lieu où s’est déroulée leur existence religieuse. Malgré son titre, cette présentation frappe par la vie qu’elle dégage et par les émotions qu’elle suscite chez le visiteur.

L’exposition, menée sous l’égide de Annick Anchisi et Laurent Amiotte-Suchet, de la Haute école des professions de la santé du canton de Vaud, avait déjà fait l’objet d’une présentation à Lausanne, avant Fribourg. Les deux sociologues ne cachent pas que les démarches d’approche et de confiance envers ces communautés de Suisse romande et de Bourgogne-FrancheComté ont été longues.

Dans les communautés monastiques les membres prononcent le voeu de stabilité.

L’attachement au lieu de vie

Dans les communautés monastiques, les membres prononcent le vœu de stabilité, donc s’engagent à vivre, vieillir, mourir et être enterrés au monastère. L’attachement au lieu de vie, qui peut durer des décennies, est fort. En donnant leur vie et le fruit de leur travail à la communauté, les moines et les moniales s’attendent à être pris en charge jusqu’au bout. Et le contrat est respecté, constate les sociologues: le placement en maison de retraite est rarissime. Mais les adaptations sont nombreuses: les chambres, les salles de bains, les infirmeries sont équipées. Les systèmes d’alarme ou les visioconférences, pour suivre les offices à distance, se généralisent. Les aménagements architecturaux sont parfois compliqués à réaliser dans ces bâtiments protégés. Enfin, ce sont les tâches quotidiennes qui sont réaménagées pour que chacune et chacun soit occupé jusqu’au terme de sa vie.

L’une des grandes difficultés que doivent surmonter ces communautés est le manque de relève. C’est toute la communauté qui vieillit et le manque des jeunes générations se fait sentir, d’où l’engagement de personnel laïc.
Les photographies de l’exposition laissent voir un monde hors du temps, dans les tâches quotidiennes, comme l’entretien du jardin, la lessive ou le ménage. Mais elles laissent aussi un formidable message d’espoir: il est possible de vivre et de vieillir dans son lieu de vie et d’accomplir jusqu’au bout son vœu de stabilité.

Pour plus d’informations cliquez ici.

Par Jean-Marie Monnerat // Photos par Annick Anchisi et Laurent Amiotte-Suchet
pour le Magazine des paroisses du décanat de Fribourg L’Essentiel de Janvier-Février 2022