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L’avenir de la pastorale

En pays de Fribourg, comment un chrétien pourra-t-il vivre sa foi dans 10 ou 20 ans? C’est la question que se sont posée les délégués du Conseil pastoral cantonal. Ils étaient réunis le 20 février 2020 à Fribourg. Pour les soutenir dans leur réflexion, ils ont été aidés par l’abbé François-Xavier Amherdt.

Le Conseil pastoral cantonal était réunis le 20 février à Fribourg pour réfléchir à l'avenir de la pastorale

Les membres du Conseil pastoral constatent qu’il y a toujours moins de fidèles dans les églises. Comment donner envie aux chrétiens, notamment aux jeunes, de vivre leur foi, de faire partie d’une communauté, de revenir découvrir à travers les sacrements l’amour de Dieu? Comment est-ce que je m’imagine qu’un catholique pourra vivre sa foi dans mon village, ma ville dans 10 à 20 ans?

Comment vitaliser nos paroisses?

Les délégués ont essayé de répondre à cette question. «Il y a d’un côté les mouvements et de l’autre les paroisses, pour que l’Église puisse exister elle a besoin de ses deux poumons. Il faudrait une Église dans laquelle nous vivions un amour réciproque, avec le Christ au centre, une Église communion. Nous devrions davantage être présents auprès des pauvres et des malades. Le thème de l’écologie attire, dans les faits il faut passer de l’écologie à  Laudato Si’. Embrassons les grandes causes du monde, mais toujours au nom du Christ. Il faudrait une Église avec des structures moins lourdes, une Église plus proche des gens. Redécouvrir les petites communautés. Au lieu ‘de faire’ des choses et de fonctionner comme une entreprise, pourquoi ne pas seulement ‘être’ présent pour les personnes: accueillir, écouter, partager… Pour une pastorale de l’apéro!»
Les délégués ne manquent pas d’idées. Les applications concrètes sont parfois plus difficiles. Elles demandent une conversion. Afin d’aider les membres du Conseil pastoral dans leur discernement, l’abbé François-Xavier Amherdt a présenté quelques réalisations qui fonctionnent dans d’autres diocèses.

Deux modèles

«Je n’ai pas de solutions toutes faites. C’est un problème de l’ensemble de l’Église. C’est pour cela du reste que Jean-Paul II, puis Benoît XVI et François ont lancé la « nouvelle évangélisation» et que certaines conférences épiscopales parlent de «proposer la foi dans la société actuelle», relève l’abbé Amherdt. «C’est l’Esprit saint qui peut nous amener à la conversion et renouveler nos communautés. Nous, nous ne faisons que mettre en place les meilleures conditions pour que l’Esprit puisse agir. Tous les modèles invitent à une conversion en profondeur des cœurs et des structures.»
L’abbé François-Xavier Amherdt a  exposé deux courants actuels. Tout d’abord le modèle «top-down» que l’on trouve dans les megachurches néo-évangéliques. Ce modèle présente une fascination pour la réussite tout comme dans le monde des affaires. Les communautés doivent croître et grandir. Il favorise une nouvelle forme d’œcuménisme kérygmatique. Il intègre des modèles de petites communautés ecclésiales (parcours Alpha, les cellules paroissiales d’évangélisation).

Le Conseil pastoral cantonal était réunis le 20 février à Fribourg pour réfléchir à l'avenir de la pastorale
L’abbé François-Xavier Amherdt et l’abbé Jean Glasson

Bottom-up

L’abbé Amherdt a présenté ensuite le modèle bottom-up d’Églises émergentes. Dans ce modèle on travaille avec des leaderships spirituels. C’est un modèle de croissance d’Église qui part de la base, avec des projets chrétiens de type «start-up», nés dans le tissu social. Par exemple: des cafés chrétiens, des city Kirchen, des maisons d’église en milieu urbain. Ce modèle va dans la ligne d’Evangelii gaudium.

À la fin de son exposé, l’abbé Amherdt a essayé de faire une synthèse d’une bonne stratégie pour l’avenir de l’Église.
• Rejoindre de manière créative ceux qui sont éloignés de l’Église, avec une manière attrayante et pertinente, crédible et désirable de présenter le message de l’Évangile.
• Le samedi et le dimanche sont au centre de notre stratégie, le message est au centre du dimanche. Nous considérons avec la même importance le programme du dimanche pour les enfants les adolescents et les jeunes, avec un message parallèle au message des adultes.
• Les nouveaux venus sont encouragés à revenir. Ceux qui viennent régulièrement sont invités à devenir membres actifs de notre communauté.
• Notre stratégie est de prendre les gens là où ils sont, et de les aider à avancer vers le pas suivant.
• Les sacrements sont des occasions privilégiées.
• La formation des membres des équipes pastorales, des prêtres, des diacres et des agents pastoraux laïcs est essentielle.
• Importance de missions paroissiales périodiques pour (re)mettre toute la paroisse en étant de mission.
Le conférencier en a conclu qu’aucun de ces deux modèles n’était la panacée. «L’idéal, a-t-il affirmé, est une combinaison des deux modèles. Une Église qui naît de ces petites réalités humaines, avec de nombreuses communautés en lien avec des lieux forts. ‘Yes we can! ‘Oui l’Esprit saint nous permettra de vitaliser nos paroisses.»

Informations

Le Conseil pastoral a accueilli deux nouveaux délégués: Jeanne-D’arc Mukantabana, de l’UP Sainte-Claire, et Romain Julmy, de l’UP Notre-Dame de La Brillaz. Le prochain Conseil pastoral aura lieu le 4 juin 2020.

Véronique Benz


Le Conseil pastoral a accueilli deux nouveaux délégués: Jeanne-D’arc Mukantabana, de l’UP Sainte-Claire, et Romain Julmy, de l’UP Notre-Dame de La Brillaz. Le prochain Conseil pastoral aura lieu le 4 juin 2020.

Véronique Benz