L’Église a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. Une sorte d’écologie de l’homme, comprise de manière juste, est nécessaire. La dégradation de l’environnement est en effet étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine : quand l’« écologie humaine » est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. De même que les vertus humaines sont connexes, si bien que l’affaiblissement de l’une met en danger les autres, ainsi le système écologique s’appuie sur le respect d’un projet qui concerne aussi bien la saine coexistence dans la société que le bon rapport avec la nature.
Benoît XVI, Caritas in veritate, 51 (2009)
L’écologie intégrale est décrite ainsi par le pape François : « Étant donné que tout est intimement lié, et que les problèmes actuels requièrent un regard qui tienne compte de tous les aspects de la crise mondiale, je propose à présent que nous nous arrêtions pour penser aux diverses composantes d’une écologie intégrale, qui a clairement des dimensions humaines et sociales » (LS 137). L’écologie intégrale affirme que tout est interconnecté, et par conséquent nous devons analyser et évaluer la crise actuelle d’un point de vue interrelationnel. L’humanité dans son ensemble constitue désormais une même civilisation, et les problèmes mondiaux appellent des réponses mondiales, pour gérer des situations ayant un caractère mondial, avec une envergure sans précédent, qui dépassent un cadre local, où l’on ne peut plus démondialiser ni l’écologie, ni l’économie, ni le marché de la science. L’humanité est provoquée à concevoir et appliquer des normes éthiques acceptées au niveau global. Pour faire des choix sages concernant le futur de l’humanité, il faut considérer la situation dans une perspective globale, voire cosmique. Le changement climatique global a besoin d’une réponse et d’une réaction de nature systémique et globale. La théologie a la vocation de répondre au même défi de la même manière.