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Découvrir la chapelle des Fourches

En quittant vers la droite la route cantonale qui mène à Fribourg, juste avant le village d’Hauteville, à l’arrêt de bus dit « des Fourches », on monte, sur une centaine de mètres, une petite route goudronnée escarpée pour arriver à l’oratoire, ombragé par deux tilleuls centenaires. Ils ont été plantés là au tout début du XXe siècle sous l’égide du curé de la paroisse.

TEXTE ET PHOTOS PAR VALÉRIANE EVENGA-QUÉRA

Si les mots d’un autre, soufflés d’un autre temps, devaient illustrer mon expérience à la chapelle des Fourches, ce seraient ceux de Saint Louis de Monfort.

Marie est ma grande richesse
Et mon tout auprès de Jésus […]
Elle est mon arche d’Alliance
Où je trouve la sainteté,
Elle est ma robe d’innocence
Dont je couvre ma pauvreté.
Elle est [mon] divin oratoire
Où je trouve toujours Jésus,
J’y prie avec beaucoup de gloire,
Je n’y crains jamais de refus.

Saint Louis Marie Grignon de Monfort : cantique 77 (extraits)

L’endroit respire la sérénité. Des arbustes et des buissons de toutes sortes, amoureusement entretenus, l’entourent et semblent monter la garde pour garantir aux pèlerins de passage la quiétude nécessaire à leurs oraisons.

Même en sachant qu’aux temps des Seigneurs de Corbières, le lieu accueillait les oeuvres du bourreau et donc une potence, il est impossible de ressentir autre chose que de la paix, tellement le lieu est imprégné par des siècles de prières. Autrefois, la route principale passait à cet endroit et on fixa une statue de la Vierge à un chêne pour tous les voyageurs qui avaient besoin de protection céleste.

Vers le milieu du XIXe siècle, la paroisse octroya Fr. 100.– au propriétaire de la scierie des Fourches pour construire, sur l’emplacement du chêne, la chapelle actuelle. Les travaux eurent lieu vers 1854-1856.

Dans l’oratoire, Marie, dont les traits sont ceux de Notre-Dame de Lourdes, a le regard tourné vers le Ciel. En suivant son regard, elle me fait lever les yeux vers le plafond blanc constellé d’étoiles dorées. Le Ciel paraît s’ouvrir ainsi à toutes nos faiblesses humaines et les détresses qui en résultent. Et en ce lieu, Marie a défait bien des noeuds, comme en témoignent avec pudeur les ex votos accrochés aux murs. Ils gardent une trace secrète de la blessure, mais surtout, ils exaltent la Joie et la Gratitude de la prière exaucée.

Sources : « L’Echo d’Hauteville », numéros 5 (1992) et 6 (1993), le billet de l’instituteur.