Publié le 06 octobre 2023
Le Pape met au défi les participants à la prochaine COP28 à Dubaï de faire de ce sommet sur le climat une occasion « historique » en promouvant une transition urgente vers des « énergies propres » et en abandonnant les combustibles fossiles.
« Nous ne pouvons renoncer à rêver que cette COP28 conduira à une accélération marquée de la transition énergétique, avec des engagements effectifs et susceptibles d’un suivi permanent. Cette Conférence peut être un tournant », écrit-il dans sa nouvelle exhortation Laudate Deum (Louons Dieu), publiée le mercredi 4 octobre.
François appelle à des « formes contraignantes de transition énergétique qui présentent trois caractéristiques : efficaces, contraignantes et facilement contrôlables ».
La COP28, ajoute-t-il, doit « initier un nouveau processus radical, intense et qui compte sur l’engagement de tous ».
La nouvelle exhortation sur le thème de l’écologie intégrale vise à poursuivre la réflexion de l’encyclique Laudato Si’ (2015).
La 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à l’Expo City de Dubaï.
Le pape prévient que « les compagnies pétrolières et gazières ambitionnent de réaliser de nouveaux projets pour augmenter encore la production ».
« Dire qu’il n’y a rien à espérer serait un acte suicidaire qui conduirait à exposer toute l’humanité, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique », déclare-t-il.
Pour François, sans « changements substantiels », l’humanité risque de s’enliser dans « la logique du colmatage, du bricolage, du raboutage au fil de fer ».
« Supposer que tout problème futur pourra être résolu par de nouvelles interventions techniques est un pragmatisme homicide, comme un effet boule de neige », poursuit le document.
Finissons-en une bonne fois avec les moqueries irresponsables qui présentent ce sujet comme étant uniquement environnemental, “vert”, romantique, souvent ridiculisé par des intérêts économiques.Acceptons enfin qu’il s’agit d’un problème humain et social aux multiples aspects.
A la veille de la COP28, François dresse un bilan des « progrès et échecs » des Conférences sur le climat, soulignant que « les propositions visant à assurer une transition rapide et efficace vers des énergies alternatives et moins polluantes n’ont pas pu progresser ».
Le pape met la communauté internationale au défi de « Reconfigurer le multilatéralisme » face à la « faiblesse de la politique internationale ».
La mondialisation favorise les échanges culturels spontanés, une plus grande connaissance réciproque et des modes d’intégration des peuples qui conduiront à un multilatéralisme « ‘d’en bas’ et pas seulement décidé par les élites du pouvoir », souligne-t-il.
L’exhortation fait allusion à une crise de la « vieille diplomatie » qui, si elle est capable de se reformuler, « elle devra faire partie de la solution, car l’expérience des siècles ne peut pas non plus être rejetée ».
Pour François, il est nécessaire de « réagir avec des mécanismes mondiaux aux défis environnementaux, sanitaires, culturels et sociaux, en particulier pour renforcer le respect des droits de l’homme les plus élémentaires, des droits sociaux et la protection de la Maison commune ».
Laudate Deum a été publié le 4 octobre, jour de la fête de saint François d’Assise, le saint qui a inspiré le nom du document.
