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Poisson d’avril: Et si on vendait nos églises?

La phase diocésaine de la démarche synodale proposée par le pape François est terminée dans notre canton. Une commission cantonale a vu le jour pour discuter de l'avenir du financement ecclésial. La vente des églises est envisageable.

Un rapport détaillé de la phase diocésaine sortira dans le courant de la semaine prochaine, mais la diminution du sentiment d’appartenance à l’Église a tiré la sonnette d’alarme à l’évêché, particulièrement à la Maison diocésaine, siège des régions diocésaines et missions linguistiques du canton de Fribourg et de la Corporation cantonale.

Les Fribourgeois se sentent de plus en plus éloignés de l’Église, une mécompréhension des positions de l’institution et un décalage avec la vie réelle sont quelques-unes des raisons entendues.

Bientôt des panneaux « à vendre »?

Un résultat qui selon Mgr Charles Morerod, valide l’intuition des « Orientations et pistes pastorales » : « A terme il faudra trouver le moyen de réduire les structures à ce qui est vraiment nécessaire, pour que davantage de temps soit consacré à la mission, dans laquelle nous trouvons notre joie ! ».

Dans ce contexte, on m’a fait remarquer – non sans quelque raison – que j’avais anticipé le processus synodal en entreprenant une nouvelle organisation diocésaine. Mais tout de même, je dois dire que la visite ad limina [ndlr. visite des évêques suisses à Rome] a représenté un encouragement actif pour cette réorganisation, bien au-delà de ce que j’attendais.

Mgr Charles Morerod

Après la nomination des laïcs comme représentants de l’évêque dans les différentes régions diocésaines, Mgr Morerod s’apprête à donner un nouvel élan à son Église avec la création de pôles missionnaires et de communautés vivantes.

D’ici la fin de l’année 2022, les conseils de paroisse devront comptabiliser le nombre de fidèles aux célébrations dominicales. Les églises qui compteront moins de vingt fidèles en moyenne (sans compter les acteurs liturgiques, sacristains et chorales) à chaque célébration seront contraintes de fermer leurs portes afin de centraliser leurs efforts pastoraux là où il y a des fidèles. Cette dynamique pourrait donner lieu à des ventes d’églises.

Un problème national…

La question du financement est étudiée au niveau national aussi. L’Église catholique romaine et l’Église évangélique réformée de Suisse ont mandaté l’élaboration d’une étude sur l’avenir à moyen terme du financement ecclésial. L’accent est mis sur l’évolution des fidèles et des produits de l’impôt ecclésiastique des personnes physiques.

Les réflexions de cette étude devraient d’une part tenir compte de la baisse prévisible des finances et d’autre part veiller à ce que les fonds soient octroyés là où s’ouvrent de nouvelles chances pour l’Église d’assumer efficacement son mandat et de construire des relations solides.

Une solution internationale

La vente d’églises abandonnées par les diocèses est en passe de devenir un phénomène courant dans le monde des transactions immobilières, qui n’épargne même pas les édifices classés aux Monuments historiques. Destinées à être transformées en logements ou en centres culturels, certaines églises et chapelles trouvent preneurs.

Un marché immobilier dans l’air du temps. C’est ce que l’on peut lire de plus en plus souvent sur des sites d’annonces immobilières ! Chaque année entre dix et vingt églises ou chapelles seraient ainsi mises en vente.

L’Observatoire du Patrimoine Religieux a fait ses comptes : en France, il existe près de 100’000 monuments religieux (en moyenne 2,5 par commune), à 95% catholiques et dont environ 45’000 sont des églises paroissiales.

Voilà à quoi pourrait ressembler une de nos églises bientôt: ici.

Le petit poisson d’avril