Une Église sans frontières
Une Église sans frontières
Photo par Jan VašekPixabay

La mobilité humaine n’est pas un phénomène nouveau et à la suite du Christ qui s’est lui-même identifié à l’étranger (Mt 25, 35), l’Église a toujours eu le souci de celui que l’éloignement de sa terre natale fragilise.

Le phénomène migratoire est l’Avent « d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre », où nous nous découvrirons frères les uns des autres, enfants d’un même Père.

Migratio

Gens du voyage

Journée des migrants

A partir des années 50, l’arrivée des migrants étrangers a occupé l’Eglise en Suisse. Depuis la fin du 19e siècle, sous la responsabilité d’organes du Vatican, des prêtres ont été envoyés d’Italie en Suisse avec la mission de prendre en charge sur le plan pastoral et social les migrants italiens. C’est surtout dans les centres urbains qu’on a érigé alors ce qu’on appelle les Missions pour travailleurs étrangers.

La Conférence des évêques suisses était une des premières institutions a réagir face à la forte immigration de travailleurs. Sur l’instigation d’organisations ecclésiastiques et de syndicats chrétiens, l’évêque de Bâle d’alors, Mgr François von Streng, a approuvé la constitution de la « Schweizerische Katholische Arbeitsgemeinschaft für die Fremdarbeiter SKAF » qui se constituait en association avec siège à Lucerne. La SKAF avait pour mission d’une part, de rendre l’Eglise attentive au nombre croissant d’immigrés, spécialement de l’Italie du Nord, et à leurs problèmes, et, d’autre part, de proposer et de prendre des mesures pour l’accueil, l’acceptation et la prise en charge d’immigrés, en premier lieu pour la vie religieuse et sociale des migrants et de leurs familles. En 1970, la Conférence des évêques suisses a fait de la SKAF leur commission de référence pour la migration.

La Commission a gardé ce statu jusqu’à aujourd’hui. En l’an 2000, la Conférence des évêques suisses a décidé la nouvelle appellation « migratio — Commission de la Conférence des évêques suisses pour la migration« . On voulait ainsi plus fortement souligner sa mission en tant que commission de l’Eglise.

Dans l’Eglise catholique universelle, il y a 2 sortes de paroisses: les sédentaires, ou territoriales, et les itinérantes, dites  missio cum cura animarum, comme les missions linguistiques, pour des immigrés de même langue, ou comme les aumôneries pour les Routiers, les Réfugiés, les Gens du Cirque, ou autres Gens du Voyage.

La pastorale des Gens du voyage s’adresse surtout aux personnes de nationalité suisse, en majorité des Yéniches, avec quelques Manouches et Roms.

Liens avec les paroisses sédentaires

  • En hiver les Voyageurs se fixent en des logements stables qui les amènent à fréquenter les paroisses sédentaires, et même parfois à s’y engager.
  • Des échanges fructueux ont lieu, par exemple, quand le curé, ou des agents pastoraux, d’une paroisse connaissent l’Aumônerie. Alors se créent des ponts: inviter les Voyageurs à une messe, leur confier chants, prière universelle, témoignages.
  • Les préparations sacramentelles se vivent parfois sur les 2 territoires en même temps: par exemple un enfant engagé dans sa paroisse d’hiver peut y vivre le 1er pardon, ainsi que la préparation à la 1ère communion, puis célébrer celle-ci lors du pèlerinage du printemps, en milieu voyageur, avec sa nombreuse famille.

Pour en savoir plus 

En 1914, le pape Benoit XV a institué une Journée mondiale du migrant et du réfugié. La date, alors fixée librement par les diocèses, donnait lieu à diverses messes des nations,  fêtes des peuples ou journées de partage et d’accueil tout au long de l’année…

En 1969, le pape Paul VI rappelait que la célébration de cette journée doit tendre à ce que les membres du peuple de Dieu connaissent mieux leurs devoirs et prennent leurs propres responsabilités dans le soutien des œuvres en faveur des personnes en migration. La même année était créé le Conseil Pontifical pour la pastorale des migrants.

En novembre 2004, le pape Jean Paul II décidait que cette journée serait célébrée à une date unique pour toute l’Église, le deuxième dimanche après le 6 janvier.

Avec l’instruction Erga migrantes caritas Christi, publiée en mai 2004, le pape Jean-Paul II réaffirme l’importance de cette date: « La célébration annuelle de la Journée mondiale du migrant et du réfugié sera l’occasion de redoubler d’efforts … afin que nous puissions être aidés à vivre ensemble devant Dieu – au même moment – un jour de prière, d’action et de sacrifice pour la cause des migrants et des réfugiés ».

Par cette journée, l’Église catholique veut rappeler, de par le monde, ses convictions et ses engagements pour que soient respectés et reconnus dans leurs droits et dignité les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile et tous les hommes et femmes de la migration. Les catholiques devront mettre à profit cette journée pour renouveler dans la foi leur confiance en Jésus-Christ, visage d’un Dieu Père de tous les hommes, de toutes langues, origines et cultures.