Appelé aussi sacrement de pénitence et de réconciliation, le sacrement du pardon est le signe de l’amour infini de Dieu. Le pardon de Dieu est toujours possible si nous faisons une démarche vraiment sincère, avec l’aide de l’Esprit Saint. En nous reconnaissant pécheurs, nous croyons que l’amour infini de Dieu est toujours le plus fort.

Un sacrement

Dieu est miséricorde

Préparation

Étapes

Pour aller plus loin

Le sacrement du pardon

Le pardon concerne tout homme, croyant ou non. Le chrétien croit qu’il est nécessaire et lui confère une dignité particulière en proclamant qu’il est l’un des sept sacrements. Ce sacrement s’accomplit lorsque notre vie est fécondée par l’Esprit de Dieu et porte du fruit. Dieu, par ce sacrement, révèle alors son infinie miséricorde.

Dieu nous offre son amour et sa miséricorde.
Jésus est venu nous sauver et nous appelle à la conversion.
L’Église propose le sacrement du pardon.

Plusieurs mots permettent de comprendre ce sacrement : la conversion, la pénitence, la confession, le pardon, la réconciliation. Ce sont aussi les noms que l’on donne à ce sacrement.

L’initiation chrétienne

Le baptême, la confirmation et l’eucharistie sont les sacrements de l’initiation chrétienne. Ils nous initient à la vie en Jésus-Christ. Le sacrement du pardon s’inscrit dans cette logique : pour être fidèle à l’alliance conclue au baptême et vécue dans l’eucharistie, il faut avoir la simplicité de se reconnaître pécheur.

Ces quatre sacrements forment comme l’ossature de notre vie chrétienne : ils expriment notre décision de vivre sous le regard de Dieu, de nous tourner vers lui (conversion). Dans la vie quotidienne, des actes tout simples peuvent le manifester : le pardon mutuel, la bienveillance, le refus de l’injustice, le service et le don de soi, la prière, etc.

Pour mieux comprendre avec TheoDom :

Dieu est miséricorde

Les enfants se préparent au sacrement du pardon en catéchèse, à travers les récits bibliques, la discussion avec les catéchistes, la prière. Ils s’aperçoivent que ces récits ressemblent parfois à leur vie. À travers sa Parole de vie, Dieu s’adresse aussi à eux. Les enfants qui le souhaitent reçoivent ensuite le sacrement du pardon à l’église.

Dieu n’est qu’amour et miséricorde
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Les évangiles révèlent le cœur de Dieu : il est le Père miséricordieux qui, en Jésus, nous aime au-delà de toute mesure. Il attend notre retour quand nous nous éloignons en pensant pouvoir nous passer de lui Il est toujours prêt à nous ouvrir les bras. Il nous considère comme ses enfants même quand nous sommes perdus. Il vient à notre rencontre lorsque nous revenons à lui.

Tourner nos regards vers Jésus

Pour bien comprendre le pardon, il faut regarder Jésus : ses gestes, ses paroles, ses rencontres. C’est ce que font les enfants qui préparent le sacrement du pardon, notamment à partir des paraboles de la miséricorde que l’on trouve au chapitre 15 de l’évangile selon saint Luc. Leur conclusion est explicite : « Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit » (Luc 15, 10). Voici par exemple la parabole du père et des deux fils :

Jésus disait cette parabole :

« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :
– “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.”
Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.

Alors il rentra en lui-même et se dit :
– “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père.

Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit :
–“Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs :
– “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,

car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.”
Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit :
– “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père :
– “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !”

Le père répondit :
– “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

Traduction : AELF

Évolution de la conscience morale de l’enfant

Initier les enfants à vivre le sacrement du pardon implique de connaître l’évolution de leur conscience morale. Elle dépend de leur âge, de leur maturité et de leur éducation. La conscience morale est la faculté qui nous permet d’accomplir le bien et éviter le mal. Elle est cette voix de Dieu qui se fait entendre dans l’intimité de notre cœur.

Selon les études de Kohlberg et Piaget*, la période de 6 à 8 ans est celle au cours de laquelle la conscience personnelle de l’enfant s’éveille. Elle dépend surtout du désir d’être bien considéré par le groupe dans lequel il vit. Vers 9-10 ans, l’enfant va pouvoir réfléchir à son comportement en se mettant à la place de l’autre.

Parler du péché avec les enfants ?

Le péché est une infidélité à l’amour prévenant de Dieu. Voilà qui peut être compliqué à comprendre pour des enfants. Comment en parler ? Il s’agit de faire prendre conscience à l’enfant que son comportement concerne aussi sa relation aux autres et sa relation à Dieu. À son âge, il a le goût de la relation et un besoin vital des autres pour être aimé et reconnu.

Il est important de lui faire comprendre que le péché est toujours une affaire de relation. C’est ce qui abîme une amitié et ce qui empêche la paix entre les uns et les autres, et dont on est responsable. C’est ce qui empêche l’amour de Dieu de « circuler » à travers nous. Le péché n’a rien à avoir avec les maladresses, les difficultés scolaires, les échecs involontaires, les situations douloureuses dont on n’est pas responsable. L’enfant ne doit pas culpabiliser pour des choses dont il n’est pas responsable.

* Pour en savoir plus :
CNPL – CNER, Célébrer la réconciliation avec des enfants. À l’intention des catéchistes, prêtres, éducateurs et parents chrétiens, Chalet – Tardy, 1999, pp. 53-66

Étapes du sacrement du pardon

La célébration du pardon comprend quatre étapes : l’accueil, l’écoute de la Parole de Dieu, la confession de l’amour de Dieu en même temps que notre péché, l’accueil du pardon de Dieu dans notre vie.

Les éléments essentiels du sacrement du pardon sont désignés traditionnellement par les mots suivants :

  • la contrition : c’est le regret du péché, inspiré par l’amour de Dieu et du prochain, avec la résolution de ne plus pécher.
  • la confession : c’est la reconnaissance de notre péché à la lumière de la Parole de Dieu.
  • la satisfaction : c’est le signe de notre conversion et la réparation des dommages causés.
  • l’absolution : c’est le signe efficace que Dieu accorde son pardon, à travers le ministère du prêtre.

Ces étapes sont adaptées pour les enfants à l’aide de trois mots qui, jour après jour, leur permettent de garder vivant un lien d’amitié avec le Seigneur et avec les autres : merci, pardon, s’il te plaît.

Pour mieux comprendre avec TheoDom :

Pour aller plus loin

Célébrer le premier pardon avec des enfants

Un petit livre pour les jeunes et les moins jeunes

Réfléchir au pardon à partir de la prière du Notre Père :

Comprendre l’histoire et la célébration du sacrement du pardon :